Vanessa est l’une des descendantes de François Vaxelaire, venu de Lorraine à la fin du XIXe siècle pour poser les bases de la grande distribution en Belgique, avec la création du Bon Marché. Cette histoire-là est révolue puisque la famille Vaxelaire s’est peu à peu défaite de ses multiples enseignes, les adossant le plus souvent à des groupes internationaux – globalisation oblige. C’est donc d’une page vierge que sont partis Vanessa Vaxelaire et son mari Andy Wyckmans pour écrire l’histoire du domaine viticole du Château de Bioul. Elle était comédienne de formation, lui dirigeait une entreprise axée sur la création d’événements. Leur changement de vie s’est imposé comme une évidence. Quelques visites auprès de vignerons belges, allemands et suisses plus tard, les voilà qui plantent, début 2009, leurs deux premiers hectares de vignes au lieu-dit Vignoulle, qui porte l’empreinte d’un lointain passé viticole. Neuf autres hectares ont été plantés depuis, ce qui porte donc la superficie totale du vignoble à 11 hectares.
Vanessa et Andy ont fait, dès le départ, deux choix essentiels : d’une part, celui de la biodynamie et de la permaculture ; d’autre part, celui des cépages interspécifiques, notamment sous l’impulsion de Philippe Grafé, fondateur du Domaine du Chenoy. Le tout devant permettre l’élaboration de vins minéraux d’une grande fraîcheur, nés d’un travail respectueux de l’environnement. Ils sont aidés au quotidien par Mélanie Chéreau, jeune œnologue venue de la Loire.
Dans le vignoble
Le vignoble de Bioul est composé de plusieurs parcelles vallonnées, où affleurent le schiste et le calcaire. Elles sont plantées majoritairement de cépages blancs (Solaris, Bronner, Johanniter, Cabernet Blanc, …). En rouge, le principal cépage planté est le Pinotin (croisement entre un Pinot Noir et une variété interspécifique) : celui-ci est réservé aux vins rosés, excepté en 2016 - année calamiteuse pour l'ensemble du vignoble belge - où il a miraculeusement donné naissance à un vin rouge réellement original, le Cortil Braco. La vendange s’effectue manuellement. Chaque vin porte le nom de la parcelle dont il provient.
Les vignerons de Bioul favorisent la biodiversité dans et aux abords des parcelles par un enherbement canalisé, la plantation de haies, la présence de mares, l’installation de perchoirs et de ruches. Leur travail dans la vigne est guidé par les principes de la biodynamie et de la permaculture, des approches complémentaires d’une viticulture durable.
Dans la cave
La cuverie et le chai ont pris place dans les anciennes granges et écuries du Château de Bioul… moyennant “délocalisation” des vaches limousines de Raymond Vaxelaire, le père de Vanessa qui, après la vente de l’Innovation, s’est reconverti dans l’élevage biologique.
La curiosité du lieu est, sans conteste, cette cuve œuf, faite d’argile et de sable, dont la forme rappelle celle des anciennes amphores romaines. Cette cuve ovoïde favoriserait le mouvement naturel des lies et amplifierait ainsi l’extraction des arômes, sans l’apport boisé des barriques. Elle n’est utilisée actuellement que pour le Mossiat.
Vanessa et Andy Wyckmans appliquent, pour la vinification et l’élevage, la même philosophie “non interventionniste” que dans le vignoble, avec un minimum de manipulations en cave. Egrappage partiel, pressurage doux et progressif, vinification à froid, élevage de plusieurs mois débouchent sur des vins droits et équilibrés.
Bruit du bouchon qui saute.
Synonymes : Belgitude. Convivialité. Partage. Curiosité.